Histoires naturelles

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HISTOIRES NARURELLES

1 - LE CHAT

Le mien ne mange pas les souris; il n'aime pas ça. Il n'en attrape que pour jouer avec.

Quand il a bien joué, il lui fait grâce de la vie, et il va rêver ailleurs, l'innocent, assis dans la boucle de sa queue, la tête bien fermée comme un poing./

Mais à cause des griffes, la souris est morte.//

2 - LE PINSON

Au bout du toit de la grange, un pinson chante. Il répète, par intervalles égaux, sa note héréditaire. A force de le regarder, l' oeil trouble ne le distingue plus de la grange massive./

Toute la vie de ces pi-erres, de ce foin, de ces poutres, et de ces tuiles s'échappe par un bec d'oiseau.//

Ou plutôt la grange elle-même siffle un petit air.///

3 - LA VACHE

Las de chercher, on a fini par ne pas lui donner de nom. Elle s'appelle simplement "la vache" et c'est le nom qui lui va le mieux.

D'ailleurs, qu'importe, pourvu qu'elle mange!/

Or, l'herbe fraîche, le foin sec, les légumes, le grain et même le pain et le sel, elle a tout à discrétion,// et elle mange de tout, tout le temps, deux fois puisqu'elle rumine.///

3 - Dès qu’elle m’a vu, elle accourt d’un petit pas léger, en sabots fendus, la peau bien tirée sur ses pattes comme un bas blanc, elle arrive certaine que j’apporte quelque chose qui se mange./ Et l’admirant chaque fois, je ne peux que lui dire: Tiens, mange!//

4 -Mais de ce qu'elle absorbe elle fait du lait et non de la graisse. A heure fixe, elle offre son pis plein et carré. Elle ne retient pas le lait, _il y a des vaches qui le retiennent,/ généreusement, par ses quatre trayons élastiques, à peine pressés, elle vide sa fontaine.// Elle ne remue ni le pied, ni la queue, mais de sa langue énorme et souple, elle s'amuse à lécher le dos de la servante.///

5 - Quoiqu'elle vive seule, l'appétit l'empêche de s'ennuyer. Il est rare qu'elle beugle de regret au souvenir vague de son dernier veau. Mais elle aime les visites, accueillante avec ses cornes relevées sur son front, et ses lèvres affriandées d'où pendent un fil d'eau et un brin d'herbe./

Les hommes qui ne craignent rien. flattent son ventre débordant; les femmes, étonnées qu'une si grosse bête soit si douce, ne se défient plus que de ses caresses et font des rêves de bonheur.//

Elle aime que je gratte entre ses cornes. Je recule un peu, parce qu'elle s'approche de plaisir, et la bonne grosse bête se laisse faire, jusqu'à ce que J'aie mis :Le pied dans sa bouse.///

Jules RENARD (1896)

   

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La commune de Vielle Adour

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La citation 

"Vous pouvez amener un enfant

à l'école, mais vous ne pouvez pas

le forcer à réfléchir."

Elbert Hubbard

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